dimanche 30 mars 2014

Boudjellal envoie une lettre à François Hollande


Après l'extension de la suspension de Bernard Laporte par la Commission de discipline de la Ligue, le club de Toulon et son président, Mourad Boudjellal, ont décidé de réagir en envoyant une lettre à François Hollande, le président de la République.

" Monsieur le Président,

Vous incarnez tant par votre fonction que par vos actes les valeurs de notre République.
Je vous écris, à ce titre, afin de porter à votre connaissance un fait d’une particulière gravité qui viole le principe fondateur de notre République : la liberté.
Cela est d’autant plus grave que cette atteinte est commise par une entité, la Fédération Française de Rugby, agissant dans le cadre d’une délégation de l’Etat.
En effet, dans l’exercice des pouvoirs de puissance publique que lui a confiés le Ministère des sports, la Fédération Française de Rugby a, par le biais de sa commission d’appel, cru pertinent d’assortir la sanction prise à l’encontre d‘un salarié du Rugby Club Toulonnais de l’interdiction « d’entrer ou de tenter d’entrer en communication de quelque manière que ce soit, avec les officiels de match ou avec des joueurs ou avec l’encadrement sportif du Rugby Club Toulonnais et ce jusqu’au 3 juin 2014 ».
Cette sanction, infondée, cause une atteinte grave aux libertés individuelles en réduisant au silence absolu un individu dans l’exercice même de son activité professionnelle.
Comment dans notre beau et grand pays de France une telle sanction puisse être prononcée à l’encontre d’un individu n’ayant commis nul crime ni délit, par une commission dépourvue de tout pouvoir juridictionnel.
J’en appelle à vous, Monsieur le Président, attaché à la défense de nos principes fondamentaux et fidèle à la pensée de Jean Jaurès, qui écrivait avec force et justesse que le premier des droits de l'homme était la liberté individuelle, pour connaitre votre position sur cette sanction.
Respectueux de nos institutions, nous ne vous demandons pas ici la levée de la sanction. En revanche, certain de votre soucis de justice, nous vous demandons si l’interdiction de communiquer fait parti des valeurs de la République que vous avez cœur à défendre.
A l’heure où notre pays doute de lui, redonnons du sens à nos valeurs, redonnons espoir aux gens qui luttent, redonnons le goût du partage et du vivre ensemble comme le Rugby Club Toulonnais le fait au quotidien auprès des habitants, jeunes et vieux, hommes et femmes, riches et pauvres, composant la cité de Toulon.
Je vous remercie par avance, Monsieur le Président, de l’attention que vous porterez à la présente et me tiens à votre disposition pour contribuer à la défense de nos libertés.
Dans cette attente, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, en l’expression de mon profond respect.
Mourad Boudjellal. "
(Article rédigé par Keyvan Malavielle)

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