jeudi 13 mars 2014

« L'USAP peut faire son trou à Barcelone »


Même s'il est conscient qu'« ici, le Barça écrase tout » et qu'« il y a peu de place pour un autre club », le catalan Jordi Rubirosa, journaliste sportif (rubrique rugby, ndlr) de la chaîne espagnole TV3, assure que « l'USAP a sa place à Barcelone ». Entrevue.

Dans un long entretien accordé à L'Indépendant, Jordi Rubirosa, l'un des rares journalistes barcelonais présents aux entraînements des hommes de Marc Delpoux à Montjuïc, décrypte l'évolution de l'USAP à Barcelone ainsi que le sillon qu'il peut creuser, malgré la présence du phénomène et de l'éternel Barça. Extraits : 

Quelle image véhicule l'USAP à Barcelone ? 

Une bonne image, mais avec un impact très relatif. Avec la Catalogne nord, nous partageons la même identité. Notre équipe de rugby n°1 est l'USAP. Elle reste l'équipe qui défend nos couleurs. Vous savez, il existe une forte tradition de rugby à Barcelone, presque centenaire. Mais, je pense qu'il y a 20 ou 30 ans, la connaissance de ce sport était plus marquée. Même si, comme pour toutes les petites entités, les supporters du rugby sont fiers et fidèles ici. Aujourd'hui, la marque, le phénomène Barça écrase tout. Il n'y a plus de place médiatique et économique pour un autre sport ou un autre club.

"100 000 téléspectateurs pour l'USAP"

Pourtant TV3 postule pour retransmettre USAP-Toulon le 19 avril ? 
Oui, si Canal +, détenteur des droits TV du Top 14, nous le permet. Un match de l'USAP mobilise 100 000 téléspectateurs chez nous. Ce n'est pas si mal. Il faut savoir que le Barça basket, en Euroligue, réunit 150 à 170 000 téléspectateurs pour une grosse affiche. Rien à voir bien sûr avec le Barça football qui dépasse régulièrement le million de téléspectateurs pour sept millions d'habitants en Catalogne. Il y a une place pour le bon rugby, avec une belle ambiance. Pas pour un match médiocre dans un stade vide.
C'est un des problèmes majeurs. Comment donner envie aux Barcelonais d'assister à un match de l'USAP à Montjuïc ? 
C'est une équation plus que délicate. Pour plusieurs raisons. D'abord, le grand public ne connaît pas le rugby. Ensuite, les Barcelonais montent rarement la colline de Montjuïc. C'est une zone très touristique, très peu dans le circuit habituel des habitants. Enfin, il faudrait des tarifs incitatifs pour tenter de séduire. Mais, si, au maximum, 3 à 4 000 Barcelonais répondent présents, ce sera déjà bien. L'USAP doit pourtant insister. À force de venir jouer ici, de gagner des matches ici, de véhiculer notre identité, elle peut y faire sa place.
Source interview & crédit photo : L'Indépendant
(Article rédigé par Keyvan Malavielle)
Categories: , , ,

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire