Corrigée au même stade de la compétition l'an passé (46-6), l'ASM a pris une belle revanche ce samedi face aux Saracens (13-9) en demi-finale de la coupe d'Europe et composte son billet pour la finale à Twickenham, le 2 mai.
Et de 7 ! Dans un stade Geoffroy-Guichard pris d'assaut par une véritable marée jaune et bleue, qui a déferlé des quatre coins d'Auvergne, les Clermontois se sont offerts le luxe de participer à une deuxième finale en 3 ans dans la compétition européenne, en s'offrant le scalp des Saracens (13-9) et en enchaînant un septième succès d'affilée en Champions Cup. L'ASM, poussée par l'appui de la Yellow Army et plus de 41.500 supporters, a su mettre les ingrédients nécessaires pour faire bouillir les Londoniens dans le Chaudron, à Saint-Étienne, et s'est tracée une voie royale pour soulever pour la première fois de son histoire le graal continental.
L'ASM a dû cravacher pour décrocher son ticket
Et pourtant, tout ne fut pas si simple pour les Auvergnats. Chahutés dans le premier acte en conquête par des Anglais pragmatiques, les hommes de Franck Azéma ont été défaillants dans le secteur de la mêlée fermée et de la touche, offrant plusieurs munitions intéressantes aux Saracens, qui ne manquaient pas de prendre l'avantage au score grâce à un drop (15e) et une pénalité lointaine (37e) de leur artilleur Hodgson, qui aurait même pu aggraver la marque à la sirène. S'étant vu refuser un essai de Nalaga, l'ASM, contrée par un pressing très agressif des Sarries, rentrait aux vestiaires menée sur le score de 6 à 3 et surtout la tête remplie de doutes. Mais à l'orée de la seconde période, la machine jaune et bleue, enrayée pendant les 40 premières minutes, a enclenché la marche avant et suite un coup de pied millimétré de l'inoxydable maestro clermontois Brock James, le centre international Wesley Fofana se saisissait du cuir pour aplatir dans l'en-but adverse (43e) et, après transformation, porter le score à 10-6 en faveur des Auvergnats. Le public de Geoffroy-Guichard, revigoré par cette essai, choisissait le bon moment pour faire bouillir le Chaudron stéphanois et encourager ses protégés dans un match électrique sous haute tension. Cependant, devant une défense anglaise bien en place, les coéquipiers de Damien Chouly se heurtaient à un véritable mur noir, et après une succession de mêlées devant la ligne auvergnate, se voyaient pénalisés et laissaient le soin au canonnier anglais Owen Farrell, pour son grand retour à la compétition, de régler la mire pour ajuster une pénalité et recoller à 10-9 (66e). Royaux dans les rucks et omniprésents au conteste, les Saracens récupéraient de nombreuses pénalités qui leur permettaient de se dégager et mettre les Clermontois sur le reculoir. Pour s'éviter un scénario catastrophique similaire à celui du Racing-Métro deux semaines auparavant (les Racingmen avaient été défaits à la dernière seconde par une pénalité lointaine de Marcelo Bosch, ndlr), l'ASM parvenait à mettre les Londoniens à la faute, et Brock James, imperturbable, passait trois nouveaux points (73e) qui permettaient à son équipe de prendre le large et obligeaient les hommes de Mark McCall à marquer un essai pour espérer remporter cette rencontre. Mais les Auvergnats ont parfaitement su gérer ces cinq dernières minutes, et après une touche bien captée par l'alignement jaune et bleu, Morgan Parra expédiait le ballon dans les tribunes et laissait le public exulter.
Si cela fait 4 ans que l'ASMCA parvient à se hisser dans le dernier carré de la compétition et fait partie du Top 4 européen, les Clermontois, après s'être cruellement inclinés en 2013 face à Toulon (16-15), pourraient bien retrouver ce même adversaire en finale si le RCT, toujours en lice pour réaliser un triplé inédit, accrochait le Leinster à son tableau de chasse demain après-midi, dans l'autre demie-finale de la Champions Cup. Les Auvergnats, plus que jamais favoris de la compétition européenne après avoir balayé les leaders de Premiership, Northampton, en quart de finale (37-5) et réédité leur performance en demies contre les Saracens, vice-champions d'Europe en titre, vont tenter de broder une étoile sur le maillot jaune et bleu et écrire un nouveau chapitre de l'histoire du club…
(Article rédigé par Keyvan Malavielle)
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