dimanche 5 février 2017

6 nations : de l'espoir, oui... mais surtout des regrets


Pour son entrée en lice dans le Tournoi, le XV de France est passé proche de l'exploit à Twickenham, s'inclinant contre l'Angleterre sur le score de 19 à 16. Les Bleus peuvent nourrir de gros regrets.


Attendus de pied ferme par les Anglais, forts de leur série impressionnante de 14 succès d'affilée avant ce match, les Bleus ont bien répondu présents dans l'antre de Twickenham : mieux, ils ont même largement dominé les débats, au point d'être à deux doigts de faire tomber leurs homologues dans ce "Crunch". Auteurs d'une entame tonitruante, les hommes de Guy Novès peuvent regretter leur manque de réalisme devant la ligne alors qu'ils avaient réussi à imposer leur tempo. Dans l'avancée sur chaque impact à l'image d'un Picamoles une nouvelle fois énormissime, les Bleus n'ont pas su matérialiser leur nette domination au tableau d'affichage, si bien que les deux équipes rentraient aux vestiaires dos à dos, avec 9 unités au compteur de chaque côté. Comme un symbole de cette incapacité à concrétiser, Rémi Lamerat oubliait juste avant la pause de jouer un deux contre un devant la ligne avec son compère de Clermont, Noa Nakaitaci. Et au retour des citrons, ce sont les hommes d'Eddie Jones qui prirent le jeu à leur compte : malgré un essai logiquement refusé à l'ailier Elliot Daly, la machine anglaise, enrayée pendant le premier acte, s'est progressivement remise en route et grâce à la botte d'Owen Farrell, le XV de la Rose passait devant au score pour la première fois de la rencontre à la 55ème minute. Une joie de courte durée pour les Britanniques, qui cédaient quelques minutes plus tard à l'un des seuls assauts tricolores de la seconde période, conclu par le pilier remplaçant Rabah Slimani après un superbe enchaînement.



Le tournant du match : le banc anglais a fait la différence

Avant la rencontre, le sélectionneur anglais Eddie Jones se targuait non sans arrogance de disposer du "meilleur banc du monde". Force est de constater qu'il ne s'agissait pas là d'une pure intox. En réponse à l'essai tricolore, les entrées du troisième-ligne aile James Haskell et du centre Ben Te'o ont métamorphosé la philosophie de jeu des Anglais, passant à des offensives beaucoup plus frontales et moins dans le contournement. Et à ce jeu-là, ils ont peu à peu réussi à prendre l'ascendant physique et de facto à user la défense des Bleus jusqu'à forcer le verrou à la 71ème minute par l'intermédiaire de Te'o, qui allait à dame toute en puissance. Finalement, le salut de l'Angleterre est venu de ses remplaçants.



Un sentiment de déjà-vu

En attendant, malgré une prestation de haut vol, les Bleus doivent se contenter d'un simple bonus défensif mais peuvent s'en vouloir tant ils étaient supérieurs dans tous les domaines en première mi-temps sans parvenir à prendre le large au score. Guy Novès a réussi à imprimer un jeu léché et porté vers l'offensive aux antipodes de celui de Philippe Saint-André qui souhaitait calquer le système de jeu de l'Afrique du Sud basé sur la densité physique, et les Bleus nous font à nouveau vibrer après plusieurs années de disette. Dans la lignée de la tournée du mois de novembre et des deux défaites face à l'Australie et la Nouvelle-Zélande, les Français méritaient d'accrocher l'une des meilleures nations du monde à leur tableau de chasse, mais pêchent encore trop dans la finition pour espérer enfin tenir leur match référence. Et le résultat des courses, c'est qu'ils sont toujours à la recherche d'un déclic qui leur permettrait de franchir un pallier et d'éviter une crise de confiance. Peut-être en Irlande d'ici trois semaines ? Avant ça, ils devront passer au révélateur écossais dimanche prochain au Stade de France...

(Article rédigé par Keyvan Malavielle)

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